Déclaration n°2 du Front Féministe : Remettons les pendules à l'heure !


 

DÉCLARATION N°2

                                                                                                                                     14 novembre 2022


Remettons les pendules à l’heure !

Naître fille dans notre monde où la domination machiste est systémique, c’est souvent commencer une vie de discriminations, d’injustices, de violences et de peurs. Les causes en sont la répulsion pour le sexe féminin (défini par des organes sexuels spécifiques) et l’infériorisation du genre féminin (correspondant aux assignations sociales).

 

Dans le monde, toutes les quatre minutes, une petite fille est excisée.

Toutes les deux secondes, une fille est mariée à un homme bien plus âgé qu’elle.

Toutes les neuf minutes, une femme meurt des suites d’un avortement clandestin.

Toutes les onze minutes, une femme est tuée par son compagnon ou son ex.

 

Partout, des hommes (en grande majorité) infligent à des femmes et à des filles des violences à cause de leur sexe féminin.

Interdiction de l’avortement, un acte qui, pratiqué dans des conditions d’hygiène suffisantes, est simple et sans danger.

Mariages forcés, grossesses précoces, avortements forcés.

Violences sexuelles et viols, dans les zones de guerre ou en temps dit de paix.

Marchandisation des corps féminins : prostitution, proxénétisme, traite humaine à des fins d’exploitation sexuelle ou domestique, location de ventres à des couples achetant un enfant.

Violences accrues que subissent des femmes et des filles rendues vulnérables par des violences antérieures, et aussi par des discriminations liées à leur pauvreté, leur origine, leur culture, leur handicap, leur lesbianisme. 

Le viol est l’arme principale du patriarcat contre les femmes, leur corps et leur liberté. Il est la négation de l’autre, et un acte de torture au cœur des systèmes d'oppression machiste : prostitution, pornographie, mariages forcés, viols par inceste, pédocriminalité, « devoir conjugal », viols punitifs de lesbiennes, viols de guerre, grossesses imposées résultant de viols.

L’impunité des criminels est quasi assurée :moins de 1 % des violeurs sont condamnés. 

 

Les droits des femmes sont universels

et inscrits dans la Déclaration universelle des droits humains de 1948.

La situation de toutes les femmes nous concerne toutes et tous.

En Afrique, deux tiers des analphabètes sont de sexe féminin. En Afghanistan, les filles sont interdites d’école. En Iran, des femmes sont tuées car elles refusent de porter le voile.

Toutes les religions oppriment les femmes. L’intégrisme islamiste porte en outre un projet politique totalitaire qu’il cherche à imposer par la violence terroriste, le contrôle du corps des femmes et des contraintes spécifiques.

Des femmes sont entravées dans leur profession par des discriminations liées à leur sexe et par leur double journée de travail. Leur dignité est trop souvent bafouée par la honte attachée à leur sexualité, et leurs dénonciations de violences trop peu prises en compte, malgré l’effet libérateur de #MeToo.

Des féministes universalistes s’élevant contre les violences du système prostitueur et l’effacement de l’identité de femme par des transactivistes, sont victimes d’agressions et menacées de mort par des masculinistes, agents des lobbies proxénètes et transactivistes.

 

Avec le Front Féministe, nous invitons à revenir à l’essentiel.

Les femmes et les filles sont la moitié de l’humanité.

Nous, féministes, agissons pour la liberté et la dignité,

pour l’égalité des femmes et des hommes, des filles et des garçons.

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